Camp de montagne des élèves de 3ème

Publié le par erea Epinal



Comme d’habitude, on prépare le matériel les jours précédents : ponchos water proof, bottes en caoutchouc, parapluies…etc.…Rien ne va plus, le dérèglement climatique s’accélère : la Mousson est en retard, il fait beau, et rien que beau !
C’est donc sous un soleil de plomb que nous prenons la route, via la Suisse et là, première déception : les douaniers ne nous ont rien demandé, même pas jeté un regard, alors qu’on a passé six mois à demander aux élèves s’ils avaient leurs attestations de sortie de territoire et que notre délégué aux affaires administratives a passé une nuit blanche la veille du départ car il avait égaré la moitié des papiers !
Bref, arrivée au parking du Cugnon (les Contamines) vers 16 heures. On s’équipe et, chargés comme des bourriques, on démarre en direction du refuge de Tré-la-Tête. Cent mètres… deux-cents …  un élève s’assoit et nous susurre un «  j’en peux plus ! » prometteur, fruit de 10 mois d’entraînement et de préparation. Le petit Y., vétéran du camp (3ème campagne) et bientôt sous les drapeaux nous rappelle les règles de base : « cohésion du groupe, dépassement de soi… » et forts de ce rappel, nous reprenons la longue marche, bientôt rattrapés par Jean Yves, notre guide éternel qui, inquiet de rater le repas et le point météo, se transforme en sherpa et se leste du sac de l’élève fatigué – il est même à deux doigts de se lester de l’élève fatigué- ! Bref, on arrive à temps pour le point météo, la soupe est bonne, mais cette année, on n’a pas droit aux petites couettes jaunes du refuge : dortoir collectif, ronflements et effluves de pieds de rigueur.

Deuxième jour, fait beau (faut vous le répéter combien de fois ?!) et route vers les Conscrits : belle progression sur la moraine puis sur le glacier. Manips de cordes, progression en crampons, théorie sur la nécessité de marcher encordés et, joignant l’acte à la parole, Gérard – un de nos gentils accompagnateurs – passe au travers d’un pont de neige et est heureusement bloqué à la taille : bien que les consignes maintes fois répétées soient de tendre la corde, six élèves se précipitent autour de la future victime pour regarder, j’en soupçonne même un de l’avoir frappé sur le casque pour voir s’il pouvait descendre plus bas. (lol)
Bon, arrivée au refuge au complet, point météo pour le guide, point de côté pour les autres.

23 heures, notre guide, consciencieux à l’extrême, vient d’effectuer le dernier point météo et rentre dans le dortoir. Notre Gérard bien aimé est interrompu dans ses ronflements tonitruants et divers borborygmes – Gilles a trouvé son maître – et demande d’une voix juvénile si c’est l’heure d’y aller ! (authentique)
Lendemain, premières lueurs, beau temps, tout ça … à l’assaut de l’Aiguille de la Bérangère, sommet de 3 450 mètres, face aux Miages. L’équipe progresse lentement mais sûrement, en ponctuant sa marche de « ras le bol, j’en peux plus, qu’est-ce qui m’a pris …)
Et, et … miracle, à 9H50, le 26 juin 2008, 6 élèves de l’EREA, accompagnés d’une équipe d’encadrement formidable, atteint le sommet. Joies, embrassades, photos, rancœurs oubliées … le spectacle est grandiose et nous laisse sans voix, à l’exception d’un élève qui évoque la persistance des neiges immortelles (sic).

Ensuite, on redescend, crève de soif, de chaud, dérape, se rattrape, mal aux pieds, la routine, quoi ! Mais quel aboutissement, et ce grâce à la patience de Gilles, Jean et Gérard qui nous ont accompagnés tout au long de cette année, durant l’expo. sur la sécurité en montagne, la marche dans les Hautes Vosges, ou régulièrement au mur d’escalade de St Ex. et à la carrière Collot, grâce aussi à l’efficacité de Jean Yves, sa sérénité et à la précision des points météo.
Quant aux deux enseignants-éducateurs initiateurs du projet, souvent je pense à eux avec admiration ( lol encore et si vous ne savez pas ce que cela veut dire, c’est que vous ne fréquentez pas assez les jeunes !)
Merci à tous et à l’année prochaine pour de nouvelles aventures!

OLIV’ et RAPH